le réanchantement du monde comme sport de combat
Timbuktu ou le réenchantement comme sport de combat.
Je suis au lendemain de la vision du film et plus j'y réfléchi, plus ma pensée se complexifie sur le sens réel à en donner ou plutôt qu'elle vision subjective et toute personnelle je veux en garder et à partir de là en témoigner.
Attention je ne peux parler du film qu'en le spoilant et j'invite tous ceux qui ne l'ont pas vu à se rendre dans les salles avant de me lire. Depuis bien longtemps un film ne m'avait à la fois autant ému et fait réfléchir. j'irais plus loin transformer. C'est un conte ou du moins c'est de ce point de vue que je veux parler. Au vu des événements passés, la question du terrorisme et de l'état islamique ne pouvait qu'imbiber ma réaction.
Première scène : une gazelle galope on pense immédiatement à "national géographique" et qu'un lion va la dévorer sauf qu'au lieu d'un lion on voit des jeeps que l'esprit occidental attribue immédiatement à des extrémistes islamistes. On peut à première vu être choqué par le côté totalement barbare de cette scène.
Ce point de vue est confirmé par la volonté des "djhadistes" qui veulent entrer dans une mosquée armée et qui se font arrêté par un immam qui va donner la morale de la fable d'entrée le <<"djahad" moi je le fais dans ma tête"
La violence symbolique de la première scène s'accompagne de plusieurs scène où l'absurdité flirte avec de la violence réelle ( lapidation ect...) et une rigidité de la charia.
On peut se demander où est intelligence de ce film dans la vision totalement démonstratrice et manichéenne décrit au dessus. L'intéligence du film réside dans le contre pied total de cette vision qui n'arrête pas de contredire le spectateur pour l’amener à plus de réflexion.
Les "méchants islamistes" doutent eux même de leur combat : On voit les coulisses de vidéo strictement célèbre d'illuminé que l'on pourrait croire habiter par sa cause et pourtant il bafouille, n'arrive pas à fixer la caméra...
Le magistrat fume des cigarettes en cachette et se prend d'amitié pour un jeune qui lui apprend à conduire. L'humanité est restaurée et l'on verra par la suite en quoi elle se fait solution.
Du côté des bons nous avons les "gentils nomades" et les citadins. Face à la barbarie décrite, on ne peut qu'imaginer la tragédie qui va se produire. Un jeune garçon promène les vaches d'un touareg et passe devant un pêcheur qui lui demande de faire attention à ses filets. Juste après la famille de touareg parle du mariage entre le jeune homme et la jeune fille et du don d'une vache. Vache qui va entraîner la suite de la tragédie.
Le pêcheur tue la vache pour avoir piétiné les filets et se fait tuer par la suite. On se retrouve donc dans un monde sauvage où les choses se règlent durement.
Que faire face à cette cruauté, cette "sauvagerie" humaine réenchanter le monde : Les terroristes sont arrêtés par un âne lorsqu'ils veulent sortir de la ville. Les jeunes qui ont été privé de jouer au foot chorégraphient une partie sans ballon. Le "magistrat" danse devant la seule innocente du village : la "folle du village" ( stéréotype africain) qui les insulte et qui sourit à ce moment.
Pour conclure je reprendrais une phrase de Stephane Hessel dans "indignez vous" << résister c'est créer et créer c'est resister>>. Au delà de la lutte contre un système c'est le réenchantement du monde et de l'homme, sa connexion avec sa part créative qui évitera à d'autres de se faire embrigader.
Indochine Stade de France Wuppertal 27 Juin 2014